La multiplication des événements climatiques extrêmes représente un défi pour l’agriculture

La multiplication des événements climatiques extrêmes représente un défi pour l’agriculture et les assureurs agricoles dans le monde entier. L’année 2023 a battu tous les records de chaleur et a également laissé des traces en Suisse. Le 37^e congrès de l’AIAG, qui se tiendra à Genève du 13 au 15 novembre 2023, sera l’occasion pour les assureurs agricoles et les réassureurs d’échanger leurs vues sur les derniers développements et défis.

En raison du changement des conditions climatiques, l’agriculture et les assurances agricoles sont confrontées à des défis majeurs. L’assurance des risques climatiques devient de plus en plus complexe et représente un défi pour les assureurs agricoles du monde entier comme pour la Suisse Grêle.

À l’occasion du congrès 2023 de l’AIAG (Association internationale des assureurs de la production agricole) consacré au thème «Agricultural insurance: key tool of farmers’ risk management» (l’assurance agricole: un outil de gestion des risques essentiel pour les agriculteurs et agricultrices), les assureurs agricoles du monde entier et des conférenciers internationaux échangeront leurs vues sur les derniers développements et défis. Le conseiller fédéral Guy Parmelin, le professeur Bernard Lehmann ainsi que des oratrices et des orateurs issus du monde agricole présenteront les enjeux qu’ils ont identifiés et les attentes envers le secteur agricole qui y sont associées. Ensuite, des conférenciers internationaux aborderont des thèmes d’actualité mondiaux. Deux ateliers seront consacrés aux assurances indicielles et aux assurances pour animaux d’une part ainsi qu’aux systèmes de partenariat entre le secteur public et le secteur privé d’autre part, tandis que cinq sociétés d’AgroInsurTech donneront des exposés destinés à lancer le débat.

Le réchauffement climatique de plus en plus marqué et la multiplication des événements climatiques extrêmes qui y est liée entraînent une augmentation des risques climatiques dans le monde entier. «Ces risques placent les exploitations agricoles face à des défis majeurs: en plus des mesures d’adaptation et de réduction des risques prises au niveau de la production, les assurances récoltes apportent une contribution essentielle à la réduction des risques», affirme Pascal Forrer, président de l’AIAG. Dans le même temps, l’AIAG observe une hausse sensible du soutien apporté par l’État à ce type d’assurances dans le cadre de solutions reposant sur un partenariat entre le secteur privé et le secteur public (public-private partnership, ou PPP). Aujourd’hui, environ 80% des assurances récoltes dans le monde sont intégrées dans des PPP. La Suisse prévoit également de subventionner les assurances récoltes à partir de 2025 dans le cadre de la réforme de la politique agricole PA22.

Le recours accru aux nouvelles technologies représente une autre tendance importante auprès des membres de l’AIAG. Grâce aux progrès accomplis dans le domaine des images satellites, des données radar et météorologiques, des stations de mesure au sol et de l’analyse des données, il est désormais possible d’évaluer les risques de façon plus précise, d’observer les cultures de manière plus ciblée et de déterminer plus efficacement l’ampleur des dommages. L’objectif des assurances agricoles est de garantir les moyens d’existence des agricultrices et des agriculteurs. En contribuant à la résilience de l’agriculture, les assureurs agricoles participent à la sécurité alimentaire des générations actuelles et futures.

Les conséquences du changement climatique se reflètent également dans les affaires d’assurance 2023 de la Suisse Grêle. La demande de solutions d’assurance en cas de sécheresse, de fortes précipitations, de gel ou de germination ne cesse d’augmenter. La diversification des risques sur différents marchés s’est révélée très importante, en particulier en 2022 et 2023. Le bilan des sinistres touchant les cultures agricoles en Suisse a été relativement bon malgré des températures élevées et des sécheresses régionales.

Bilan des sinistres sur le marché suisse à la fin septembre 2023

Au total, 16% des surfaces concernées ont été touchées par une tempête. «Nous avons constaté que les événements extrêmes se multiplient, notamment la sécheresse et les inondations. De plus, comme le montre clairement la situation en termes de sinistres en 2023, nous devons également tenir compte de la survenance de tempêtes à répétitions (vents violents) dans nos modèles», explique Adrian Aebi, directeur de la Suisse Grêle. Une assurance seule ne suffit plus pour renforcer la résilience climatique des exploitations agricoles. Une agriculture adaptée aux conditions locales et des pratiques agricoles tenant compte du changement climatique, comme le recours à des cultures et des variétés supportant la sécheresse, des méthodes culturales respectueuses des sols et une gestion de l’eau efficiente doivent être au cœur d’une agriculture adaptée au changement climatique. La Suisse Grêle s’est fixé comme objectif d’aider le monde agricole à s’adapter au changement climatique non seulement à l’aide de solutions d’assurance, mais aussi en menant des campagnes de sensibilisation, en encourageant la mise en œuvre de mesures d’adaptation et en soutenant des technologies et des projets innovants (lisez l’article «Le changement climatique préoccupe les assureurs agricoles» pour en savoir plus à ce sujet). Agroscope a été mandaté, en collaboration avec l’Union suisse des paysans et fenaco, pour réaliser une étude sur ce thème. Les résultats seront présentés à l’occasion du congrès de l’AIAG avant d’être publiés.

Personnes de contact: Adrian Aebi, directeur de la Suisse Grêle, Pascal Forrer, président de l’AIAG, et Esther Böhler, porte-parole de la Suisse Grêle, tél.  044 257 22 11